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EXAMEN CLINIQUE ET PRISE EN CHARGE DE L'ENTORSE RÉCENTE DE CHEVILLE 1. Accès direct et parcours de soins actualisés

Pierre-Yves Froideval, Brice Picot
Kinésithér Scient 2023,0650:23-29 - 10/02/2023

L'entorse latérale de la cheville se définit comme une atteinte ligamentaire touchant principalement le compartiment latéral de la cheville, avec environ 80 % de lésion du ligament talo-fibulaire antérieur (LTFA). Le mécanisme lésionnel le plus fréquent correspond à une combinaison de supination et de rotation médiale du pied [1].
Ce traumatisme reste à ce jour le plus fréquent avec une incidence de 6 500 cas par jour en France et 2 millions par an aux États-Unis [2]. Cependant, on estime que ce chiffre est à multiplier par 2 au minimum car la majorité des patients ne consulte pas à la suite de ce traumatisme [3].
L'entorse de la cheville était autrefois le type de blessure le plus fréquent chez les joueurs de football professionnels, représentant 10 à 36 % de l'ensemble des blessures [4], mais des études récentes font état d'un taux plus faible de blessures à la cheville, représentant 10 à 15 % de l'ensemble des blessures.
Cette tendance à la baisse peut s'expliquer par le succès des stratégies de prévention des blessures (par exemple, l'entraînement de l'équilibre et l'utilisation d'attelles), par des règles de jeu plus strictes et par une culture de déclaration plus détaillée des sous-types de blessures spécifiques [5].
Par ailleurs, moins de 10 % des patients qui ont consulté vont suivre une rééducation dans le mois qui suit la blessure [6].
Enfin, la cheville est la région présentant le plus de diagnostics erronés dans les services d'urgences [7].
Le kinésithérapeute a un rôle primordial car il est souvent le premier praticien à intervenir au moment de la blessure notamment dans la pratique sportive. L'objectif de l'examen clinique sur le terrain consiste donc à éliminer la présence de drapeaux rouges ou de facteurs de gravité pouvant conduire à un pronostic défavorable pour le patient si la lésion n'est pas prise en charge rapidement (fracture, atteinte nerveuse...).
Le diagnostic médical pourra être posé plus précisément dans un second temps. Dans la mesure où la précision des tests cliniques ligamentaires de la cheville est faible dans les premières heures qui suivent la lésion [3], il est préférable de les reporter (4 à 6 jours) pour définir plus précisément le type (structure(s) ligamentaire(s) touchée(s) et la gravité de la lésion (Grades 1 à 3).
L'objectif de ce travail est de présenter les différentes conduites à tenir au moment de la blessure (réorientation ou non du sportif), puis d'énoncer les évaluations post-entorse latérale de la cheville qui font consensus pour optimiser et individualiser la prise en charge.
Dans un prochain numéro, les différents tests fonctionnels et scores fonctionnels qui permettent au kinésithérapeute de prendre une décision plus précise pour le retour au sport seront détaillés.



CLINICAL ASSESSMENT AND MANAGEMENT OF A RECENT ANKLE SPRAIN
1. Direct access and updated care pathway
Lateral ankle sprains are defined as ligamentous injuries primarily affecting the lateral compartment of the ankle, with approximately 80% of injuries to the anterior talofibular ligament (ATFL). The most frequent injury mechanism is a combination of supination and medial rotation of the foot [1].
This remains the most common injury to date, with an incidence of 6,500 cases per day in France and 2 million per year in the USA. However, it is estimated that this number should be multiplied by at least 2 because the majority of patients do not consult following this trauma [3].
Ankle sprains used to be the most common type of injury in professional football players, accounting for 10-36% of all injuries [4], but recent studies report a lower rate of ankle injuries, accounting for 10-15% of all injuries. This downward trend may be explained by the success of injury prevention strategies (e.g. balance training and splinting), stricter playing rules and a culture of more detailed reporting of specific injury subtypes [5].
Furthermore, less than 10% of patients who consulted will undergo rehabilitation within one month of the injury [6]. Finally, the ankle is the area with the highest number of misdiagnoses in emergency departments [7].
The physiotherapist has an important role to play as he/she is often the first practitioner to intervene at the time of the injury, especially when it occurs during sport. The objective of the clinical field assessment is therefore to eliminate the presence of red flags or serious factors that could lead to an unfavourable prognosis for the patient if the injury is not treated quickly (fracture, nerve damage...).
The medical diagnosis can be made more precisely at a later stage. As the accuracy of clinical tests on ankle ligaments is poor in the first few hours after the injury [3], it is preferable to postpone them (4 to 6 days) in order to define more precisely the type of ligament structure(s) affected and the severity of the injury (Grades 1 to 3).
The objective of this work is to present the different actions to be taken at the time of the injury (reorientation or not of the athlete), then to present the post lateral ankle sprain evaluations which are agreed upon to optimise and individualise the management.
In a future issue, the different functional tests and scores that allow the physiotherapist to make a more precise decision for the return to sport will be detailed.


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