Beaucoup de bruit pour rien
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1434 - 11/02/2016
À l’heure où ce journal sera glissé dans vos boîtes aux lettres, la grande Conférence nationale de la santé orchestrée par le gouvernement à Paris aura fermé ses portes. En raison de nos délais de bouclage, impossible pour nous de vous en rendre compte dès cette édition.
Mais est-ce vraiment dommage ? Je vous rappelle que ce grand raout, dont l’objectif est de permettre à toutes les parties concernées par la loi de santé de se concerter, est organisé après la publication de la loi au “Journal officiel” (le 27 janvier)… Trop tard pour réagir, en somme.
Les organisations représentatives de votre profession (syndicats, Ordre et associations diverses) avaient jusqu’au 30 janvier pour transmettre leurs propositions à Marisol Touraine. Quel était le but ? On se le demande, étant donné que la loi était déjà écrite depuis belle lurette. Mais la FFMKR (pour parler de ce que je connais) a joué le jeu très sérieusement, espérant se faire entendre au moment de l’élaboration des décrets d’application de la loi. Il reste un peu d’espoir de ce côté car les syndicats devraient participer à des réunions de concertation au ministère de la Santé. Peut-être que si chacun pesait 8 ou 9 000 adhérents, les tutelles seraient plus réceptives à leurs demandes pour la profession. À bon entendeur…
Dans un tout autre registre, je vous invite à lire notre dossier de la semaine sur les soins palliatifs, et sur le rôle que jouent les masseurs-kinésithérapeutes (y compris les libéraux) dans ce contexte très particulier. Qui parmi vous sait que cet acte est coté AMK 12, soit la cotation la plus élevée pour votre profession ? Je ne nie pas le facteur temps, ni la crainte que certains ont peut-être à l’idée de se retrouver confronté de si près à la fin de vie. Mais quand on voit à quel point vous pouvez soulager le patient, même si les résultats ne sont que temporaires, on aimerait vous voir plus présents dans ce domaine.
© D.R.