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18es Assises de la kinésithérapie :
Le transhumanisme au service de la rééducation

Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1523 - 07/06/2018

Nous organisons en octobre prochain les 18es Assises de la kinésithérapie, sur un thème novateur : "La kinésithérapie à l'ère de la santé connectée et de l'homme augmenté".
Voici un aperçu du programme.



Si ces Assises, que nous organisons tous les 2 ans, portent traditionnellement sur un sujet d’ordre politique, le thème choisi cette année est résolument différent. “Nous devons absolument accompagner nos confrères dans cette transition numérique inéluctable, qui sera sans doute plus rapide qu’on ne le pense. La télémédecine, notamment, ne doit pas être réservée aux médecins, aux pharmaciens et/ou aux infirmiers”, explique Daniel Paguessorhaye, président de la FFMKR. La santé connectée monte en puissance dans tous les domaines, y compris la rééducation. En témoigne le succès du congrès sur “la Kiné 3.0” organisé en octobre 2017 à Angers [1].

Plusieurs tables rondes et démonstrations avec des objets connectés (les prothèses bioniques de My Human Kit, la sonde de rééducation périnéale Perifit ou encore les semelles intelligentes FeetMe) susceptibles d’intéresser les kinésithérapeutes ou leurs patients sont prévues au cours de ces 2 jours. La première table ronde permettra de dresser un état des lieux, avec notamment le directeur de projet DMP à la Cnam, Yvon Merlière, et Renaud Ménerat, président d’une agence en innovation spécialisée dans la création d’expériences interactives et d’objets connectés, Joshfire.

Transhumanisme : courant de pensée qui promeut l’utilisation des découvertes scientifiques et techniques pour l’amélioration des performances humaines.

L’humain au cœur de tous ces changements
Bien entendu, “des règles précises, éthiques, déontologiques et juridiques devront accompagner ces nouvelles technologies. C’est pour cela que nous avons prévu une table ronde avec des spécialistes dans tous ces domaines : un juriste de la Macsf, la présidente de l’Ordre, Pascale Mathieu, Olivier-Jean Marty, vice-président de la FFMKR, mais aussi Guy Vallancien, chirurgien, professeur d’urologie à Paris-Descartes et membre de l’Académie nationale de médecine”, précise Daniel Paguessorhaye. Auteur d’un essai intitulé Homo artificialis, plaidoyer pour un humanisme numérique (Michalon, 2017), Guy Vallancien s’est interrogé : “Réparer l’homme, oui. L’augmenter, pour quoi faire ?” On peut “participer activement et sans état d’âme au développement de l’intelligence artificielle et à la construction des robots, à la condition qu’Homo artificialis soit seulement adapté à nos besoins”. Il est souhaitable de “soulager et réparer celles et ceux qui subissent maladies, traumatismes physiques, psychiques et sociaux innombrables”, mais il faut “refuser catégoriquement les dérives qui tendraient à augmenter l’homme au seul bénéfice d’un surcroît de puissance et de longévité”, écrit-il.

“Nous n’oublions pas l’humain, car le masseur-kinésithérapeute est l’un des professionnels de santé qui a sans doute le plus de contacts physiques avec ses patients. Ces nouvelles technologies ne doivent pas créer une disruption dans leur prise en charge”, confirme Daniel Paguessorhaye. Nous recevrons donc le DR Christophe Habas, chef de service de neuro-imagerie à Paris et chercheur en sciences cognitives, qui sera chargé de clôturer ces Assises avec une communication sur “l’homme augmenté et le transhumanisme”.

Cette intervention prestigieuse sera précédée d’une table ronde visant à dresser l’état des lieux de la santé connectée chez d’autres professions de santé : orthophonistes, infirmiers, podologues, dentistes, etc.

Infos pratiques
Les 13 et 14 octobre à Orléans
Rens. et inscription : Clémence Le Nair
01 44 83 46 10 - 06 01 70 76 70
c.lenair@maisondeskines.com

[1] Lire notre compte-rendu dans le Ka n°1509 p. 14 à 17.

© D.R.

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