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Pénélope, Ulysse, Anne et les autres

Christophe Dauzac
Kinésithér Scient 2015,0562:01 - 10/02/2015

Actuellement, il n’est pas une profession de santé qui n’exprime un malaise et qui ne craint pour son avenir. Les « professions réglementées » sont vent debout contre un projet de loi qui, curieusement, déréglementerait des dispositions supposées enlever du pouvoir d’achat aux Français. S’agissant des kinésithérapeutes, des risques concernant la concurrence sont à craindre ; nous sommes comme les dentistes « sur les dents », mais certainement pas à genoux.

L’avenir sera-t-il plus serein avec la quatrième année de formation annoncée ? L’événement était attendu mais l’espoir s’amenuisait. « Anne » a finalement vu venir l’amorce d’une réforme de notre formation initiale. Elle répond à une demande partagée par la majorité des professionnels et une aspiration à savoir compter jusqu’à 5...

À croire que notre miroir s’est cassé il y a 7 ans, blessant l’image de notre métier. En effet, depuis 2007, l’ensemble des organisations professionnelles ont participé aux travaux de la réingénierie professionnelle. Les référentiels d’activité, de compétence et de formation ont élé élaborés. « Pénélope » s’est imposé cet ouvrage qui, espérons-le, devrait harmoniser les compétences du futur professionnel avec les évolutions sociétales : le vieillissement de la population et les prévisions démographiques professionnelles, entre autres.

Reste à mettre en ordre les volontés ministérielles et professionnelles, partageant l’objectif de qualité des soins, mais opposées sur les moyens pour l’obtenir. L’accès à notre profession réglementée reste bien sûr soumis à une sélection. Ses modalités, actuellement diverses pour un même métier, vont évoluer en ayant une lisibilité dans le parcours universitaire : PACES, licence de sciences et formation STAPS sont proposées. Il est louable de permettre aux étudiants qui n’ont pas forcément mûri leur projet professionnel, de profiter de ce qui peut être une année de réflexion. Mais cela ne correspond pas à la nécessité de sélectionner les futurs étudiants en kinésithérapie.

Cette formation rénovée, dispensée en partie à l’université, dont les savoirs scientifiques seront renforcés, va inéluctablement modifier notre manière d’exercer demain. Avec de nouvelles responsabilités ? C’est ce que je nous souhaite, mais qui pourrait le garantir ?

Écoutons comme « Ulysse » le chant des sirènes, mais ne bâtissons pas de châteaux en Espagne. Construisons sur l’existant, c’est plus sûr.


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