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Jeunes années gâchées

Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1580 - 28/01/2021



L’année de mes 20 ans, je bûchais comme une damnée pour préparer le concours d’entrée à Normale Sup’ et j’avais l’impression de n’avoir “pas de vie”. En réalité, quelle chance ! Je suivais des cours passionnants, entourée d’une solide bande de camarades qui rendaient mes journées joyeuses, j’avais le temps de faire un peu de sport et la vie devant moi. Aujourd’hui, tout cela est tombé à l’eau. Sans compter la peur du virus, pour soi ou pour ses proches. Pour les étudiants en santé, on peut ajouter un élément à ce tableau sinistre : ceux qui seront testés positifs à la Covid-19 ou cas contacts ne pourront pas passer le concours de fin de 1er semestre. Ils sont condamnés à redoubler. À perdre un an. Comme si l’année n’était pas suffisamment pourrie !

Pour en savoir un peu plus sur l’état d’esprit dans lequel se trouvent vos futurs confrères, je vous invite à lire l’interview que nous a accordée une représentante de la Fnek (pages 8-10). On commence à s’intéresser à la santé mentale des étudiants (toutes filières confondues), mais j’ai l’impression que c’est déjà trop tard. Le mal est fait. Les dégâts sont immenses. Le 13 janvier, une étudiante en médecine s’est suicidée. À cause des résultats de ses partiels, d’après sa famille.

Les étudiants ne sont pas les seuls à souffrir de la crise sanitaire. Je n’oublie pas les restaurateurs qui font faillite, les intérimaires et les saisonniers qui ne trouvent pas de travail, le secteur aéronautique qui est tombé de haut, les petits patrons qui ont perdu le sommeil, les comédiens qui n’ont pas joué depuis près d’un an (liste non exhaustive). Mais avoir 20 ans en pleine pandémie, ce doit être si dur !

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