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Bronchiolite : mise au point du Collège

©simonkr

Sophie Conrard
- 26 octobre 2022

Devant la virulence de l'épidémie de bronchiolite et les difficultés que rencontrent certains services d'urgences pédiatriques, débordés, le Collège de la masso-kinésithérapie (CMK) a estimé nécessaire de clarifier le rôle du kinésithérapeute libéral dans la prise en charge de ces enfants.



En effet, beaucoup ne retiennent qu'une vision tronquée des recommandations de bonne pratiques publiées par la Haute autorité de santé (HAS) en 2019. "La prise en charge ne se limite pas aux techniques de désencombrement bronchique des voies aériennes inférieures que la HAS ne recommande pas en ambulatoire, en l'absence de données probantes. Néanmoins, ce désencombrement bronchique peut se discuter chez l'enfant en cas de comorbidité", écrit le Collège, qui rappelle que "la kinésithérapie respiratoire permet aussi de désobstruer les voies aériennes supérieures, ce que la HAS estime nécessaire pour optimiser la respiration du nourrisson". Par ailleurs, l'éducation thérapeutique prodiguée par le kinésithérapeute libéral "permet d'évaluer et adapter l'environnement de vie de l'enfant : couchage, alimentation, température de la chambre, tabagisme passif notamment". Enfin, celui-ci réalise un examen (il peut notamment "évaluer l'état d'épuisement du bébé à partir de critères précis : fréquence respiratoire, mise en jeu des muscles accessoires intercostaux inférieurs, sternocleido-mastoidiens et un asynchronisme thoraco-abdominal, refus alimentaire") qui peut s'avérer crucial pour ces patients fragiles.

Les recommandations de la HAS précisent bien que "la filière de soins ambulatoires implique les médecins libéraux généralistes et pédiatres, les kinésithérapeutes, les personnels de crèches et/ou de PMI", insiste le CMK, qui cite l'article L4321-1 : "En cas d'urgence et en l'absence d'un médecin, le kinésithérapeute est habilité à accomplir les premiers actes de soins nécessaires en masso-kinésithérapie. Un compte rendu des actes accomplis dans ces conditions est alors remis au médecin, dès son intervention."

Le CMK appelle donc "l'ensemble des kinésithérapeutes à participer activement à la prise en charge de la bronchiolite, dans le respect des recommandations de la HAS et de la réglementation".

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