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Ostéopathie :
L'AMKO engagée pour la défense de la profession

Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1646 - 25/01/2024



Connaissez-vous l’Association des masseurs-kinésithérapeutes ostéopathes (AMKO) ? Cette association créée en 2012 porte la voix et défend les intérêts des kinésithérapeutes ostéopathes. Si elle a vu le jour grâce à la FFMKR, nul besoin d’être adhérent de cette dernière pour rejoindre l’AMKO [1]. La seule condition est de pratiquer à la fois la masso-kinésithérapie et l’ostéopathie.

L’association s’est fixé “plusieurs objectifs : rappeler que l’exercice de l’ostéopathie fait partie intégrante du patrimoine de la profession, préserver le caractère et l’image de professionnel de santé du masseur-kinésithérapeute titulaire du titre d’ostéopathe, dans un contexte de prolifération des ostéopathes exclusifs, aider et défendre les confrères exerçant l’ostéopathie, mais aussi éviter tout morcellement de la profession autour d’un exercice spécifique qui ne ferait que l’affaiblir”, explique Philippe Gaston, son président.

Des confrères à votre écoute
Elle a créé une adresse mail (contact@amko.fr) “à laquelle les confrères qui ont besoin d’aide peuvent nous contacter. Nous sommes par exemple souvent sollicités par des confrères qui ont des difficultés à faire valider leur titre d’ostéopathe”. Par ailleurs, elle s’est dotée d’un site Internet digne de ce nom, qui a récemment été enrichi d’une rubrique “FAQ” étoffée. Une mine d’informations qui intéresseront un grand nombre de kinésithérapeutes ostéopathes : “Nous avions constaté que nous répondions individuellement à un certain nombre de questions fréquemment posées. Nous avons donc décidé de diffuser plus largement ces informations (en accès libre sur notre site) qui ont, en amont, été rédigées ou validées par nos experts partenaires : Agakam, Océvia, Macsf…” Voici quelques exemples de ces questions : “Je suis MKO : comment gérer mes obligations comptables et fiscales pour ces 2 activités menées de front ?”, “À ce jour, il existe 2 numéro Adeli, kiné et ostéo, et un numéro RPPS de kiné : lequel dois-je utiliser ?” ou encore “Je suis kinésithérapeute ostéopathe. Ai-je le droit, comme les ostéopathes exclusifs, de faire de la publicité pour mon exercice d’ostéopathe afin de développer un peu plus ma patientèle ?” (réponse : non). N’hésitez pas à vous rendre sur le site de l’AMKO (www.amko.fr) pour vous renseigner. Et si votre question n’y figure pas, vous pouvez leur écrire.

Un contexte défavorable
L’association poursuit ses activités dans un contexte peu favorable. Au-delà de la forte augmentation du nombre d’ostéopathes exclusifs, toujours plus nombreux à sortir des écoles dédiées chaque année, ceux-ci poussent pour être reconnus comme une profession de santé. Étant donné les insuffisances régulièrement pointées dans leur formation, on pourrait croire qu’il n’y a aucun risque qu’ils obtiennent gain de cause. Pourtant, dans un rapport rendu public en mai 2023, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) l’envisage comme une possibilité. “Nous y sommes évidemment opposés, mais ce combat doit être mené conjointement par toutes les structures représentatives de notre profession. Nous portons donc cette position conjointement avec le représentant du SNMKR lors des nombreuses réunions plénières de la commission consultative nationale d’agrément (CCNA) qui ont été organisées depuis la publication du rapport Igas en vue de mettre en œuvre ses propositions”, explique Philippe Gaston. “Nous avons également sollicité et obtenu le soutien tacite du CNOMK sur ce dossier.”

En parallèle, l’AMKO s’efforce d’attirer l’attention de la DGOS sur un sujet important : le nombre d’heures de formation complémentaire demandé aux kinésithérapeutes (actuellement : 1 892 h). En 2014, la DGOS s’était engagée à le réduire mais n’a formulé aucune proposition intéressante. Relancée plusieurs fois depuis octobre 2022, elle demeure muette sur ce sujet. “Nous ne demandons pas forcément à être alignés sur les médecins (736 h) mais nous voulons qu’on respecte les préconisations de l’OMS pour notre profession (1 000 h) et que les dispenses tiennent compte de la réingénierie de notre formation initiale en 2015, qui a porté notre cursus de 4 à 5 ans d’études”, argumente Philippe Gaston.

[1] Les adhérents de la FFMKR bénéficient d’un tarif avantageux à l’AMKO, ce qui rend la double adhésion intéressante.

© ljubaphoto/Istock/Getty ImagesPlus

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