Se former, s'informer, s'entourer...

Report des revalorisations : les kinés invités à participer au "Festival des cannes" le 10 juillet

©DR

Sophie CONRARD
- 8 juillet 2025

N'ayant obtenu aucun geste de la part du ministre de la Santé qui les a reçus le 1er juillet, les syndicats de kinésithérapeutes maintiennent la pression. Ils organisent un "Festival des cannes" le 10 juillet.



Tous les kinésithérapeutes de France sont invités à se rassembler devant la CPAM de leur lieu d'exercice à 9h du matin et à y déposer symboliquement leurs blouses, déambulateurs, cannes et autres matériels de rééducation. "Ce geste fort vise à illustrer la mort lente mais certaine vers laquelle nous entraîne l'absence persistante de véritable politique de santé publique de la part de nos gouvernants", déclarent les 3 syndicats (FFMKR, Alizé et SNMKR) dans un communiqué de presse commun diffusé vendredi.

Si cette nouvelle manifestation est pacifique, la colère demeure. La profession est "asphyxiée par l'usure du métier, le sous-financement chronique, le désengagement croissant de l'assurance maladie et la dévalorisation continue des actes de kinésithérapie". "Nous voulons montrer haut et fort que nous refusons le mépris et la précarisation de notre profession", insiste Sébastien Guérard, président de la FFMKR, qui en a "assez du grand théâtre institutionnel" et que "les décideurs détournent le regard".

Les syndicats demandent l'ouverture immédiate de négociations conventionnelles en vue d'un avenant 8 à la convention, qui permettrait d'appliquer les revalorisations promises dès cet été, au lieu d'attendre le 1er janvier 2026. Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a refusé. La profession souhaite par ailleurs "la création d'un espace de liberté tarifaire afin d'apporter une bouffée d'oxygène" aux kinésithérapeutes : là encore, il a refusé, lors d'une nouvelle rencontre au ministère organisée le 3 juillet, prétextant "les dérives observées dans d'autres professions comme les médecins ou les chirurgiens-dentistes".

Le 10 juillet, les kinésithérapeutes peuvent solliciter l'appui de leurs patients s'ils le souhaitent et la FFMKR appelle ses syndicats départementaux à convier la presse régionale ou locale, et avertir les élus locaux (maires, députés, sénateurs, conseillers départementaux…) pour leur expliquer les raisons de cette action et lui donner plus de poids. Les pharmaciens se joindront au mouvement pour protester contre "de nouvelles règles qui mettent en danger les pharmacies : le gouvernement veut limiter fortement les réductions dont elles bénéficient sur les médicaments génériques, hybrides et biosimilaires. Plus de 800 pharmacies risquent de fermer, notamment les plus petites", explique Philippe Besset, président de la Fédération des pharmaciens d'officine (FSPF). "Les pharmaciens sont prêts au bras de fer." Comme les kinésithérapeutes.

Commentaires :

Déposer un avis (vous devez être connecté) Soumettre
Tous les articles
Nous vous suggérons aussi...