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Aix-en-Provence l'enchanteresse : Au pays de Cézanne

L'atelier des Lauves, où travaillait Cézanne.

Damien Regis
Kiné actualité n° 1397 - 19/03/2015

Avec le bruissement de ses fontaines et ses nobles hôtels parti-culiers, sa lumière unique et son environnement naturel aux accents de Méditerranée, Aix-en-Provence est synonyme de culture et de bien-vivre. Une cité rattachée au peintre impressionniste, qui nous invite à suivre sa trace.

Aix-en-Provence est la plus ancienne des villes françaises bâties par les Romains mais il n’en reste, hélas, que peu de vestiges. Ce qui a pu être sauvé est bien peu de choses comparé aux édifices érigés par le consul Gaius Sextius Calvinus. Ici des colonnes, là des traces d’une voie romaine, plus loin des ruines près et dans la cathédrale Saint-Sauveur. Et des traces de la villa Grassi, pas vraiment mises en valeur… Les amateurs suivront l’une des visites guidées proposées par l’office du tourisme. Les autres se plongeront tout de suite dans l’atmosphère provençale de la cité.
Tout semble partir du fameux cours Mirabeau, long de plus de 400 mètres et dont les fontaines et platanes ont forgé l’image d’Aix-en-Provence. Ce bel espace bien ordonné est né au 17e siècle par la volonté de l’archevêque Mazarin qui souhaitait réaménager le cœur de ville et donner satisfaction aux grands bourgeois en attente d’une promenade élégante pour piétons et calèches. Le cours a ainsi été aménagé à la place des remparts et les riches familles y ont aussitôt fait construire de somptueuses demeures pour y afficher leur puissance !

Place de la Mairie.


De nombreux édifices élégants
Il faut prendre le temps de musarder devant les très beaux hôtels particuliers. On part du n°4, face à l’hôtel de Villars, du nom du gouverneur de Provence, érigé en 1704 et dont la porte est encadrée par quatre belles colonnes à chapiteaux doriques. Au n°10 se trouve l’hôtel Isoard de Vauvenargues, puis au n°20 l’hôtel de Forbin, l’un des plus grands du quartier, construit dès 1656 avec de la belle pierre aixoise qui se colore magiquement au soleil couchant. Les ducs de Berry et de Bourgogne y séjournèrent, ainsi que Pauline Borghèse, la sœur de Napoléon. À voir également, au n°38, le bel hôtel d’Espagnet, construit par un riche négociant en draps soucieux d’en mettre plein la vue…
Du côté impair se trouve, au n°19, l’un des plus beaux édifices d’Aix : l’hôtel d’Arbaud-Jouques, édifié vers 1700 et qui présente une belle façade en pierre de taille somptueusement ornée. Au 53bis, l’ancien hôtel de Gantès a laissé place au très couru Café des deux Garçons, que fréquentait Cézanne. Juste à côté, au n°55, se trouve la maison d’enfance de ce dernier.
Le cours Mirabeau est aussi réputé pour ses élégantes fontaines. La plus grande, la Rotonde, édifiée vers 1860, a la particularité d’avoir une vasque en fonte. Une première pour l’époque.
Les trois autres représentent la Justice, les Beaux-Arts et l’Agriculture. Plus loin se trouvent les fontaines dites des Neuf-Canons, d’eaux chaudes et du roi René, dont les histoires racontent la ville.
De nombreux lieux évoquent Cézanne et une visite guidée par un conférencier permet de marcher dans ses pas. On commence par la statue en bronze installée près de l’office du tourisme, puis vient la chapelle des Pénitents-Blancs transformée en musée, la fontaine de la rue des Bagniers avec un médaillon le représentant. Suit l’église de la Madeleine où le peintre fut baptisé, puis la cathédrale Saint-Sauveur où eurent lieu ses obsèques le 24 octobre 1906. C’est là que Cézanne assistait régulièrement à la messe, attendue par une nuée de vagabonds à qui il distribuait de “gros sous”.

Pèlerinage à la montagne  Sainte-Victoire
Mais pour retrouver l’atmosphère de Cézanne, il faut surtout se rendre à l’atelier des Lauves où il s’installa à partir de 1902 et réalisa notamment Les grandes baigneuses. Puis visiter le Jas de Bouffan, la grande bastide achetée en 1870 où il peignait parfois directement sur les murs ! Aujour-d’hui propriété de la ville, le mas est ouvert à la visite.
On se doit d’achever ce pèlerinage par les carrières de Bibémus, où Cézanne loua un cabanon pour peindre dans cet univers ocre. Une trentaine d’œuvres ont été réalisées dans cet abri, notamment la fameuse vue sur la montagne Sainte-Victoire et les paysages de roches orangées, si particuliers dans l’œuvre de l’artiste.
Celui-ci a consacré pas moins de soixante tableaux à la Sainte-Victoire et il est possible de visiter l’illustre massif en voiture en empruntant le “circuit Cézanne”, long d’environ cinquante kilomètres.
Bien sûr, on retrouvera aussi Cézanne au musée Granet, un lieu qui renferme de très riches collections de peintures italiennes, nordiques et provençales. Dix tableaux majeurs du maître des lieux y sont présentés, dont un très beau portrait d’Émile Zola.

La montagne Sainte-Victoire.

 

EN SAVOIR PLUS

Office du tourisme :
330, avenue Guiseppe Verdi  
13100 Aix-en-Provence
Tél. : 04 42 16 11 61
www.aixenprovencetourism.com
Musée Granet : Place Saint-Jean-de-Malte 13100 Aix-en-Provence
Tél. : 04 42 52 88 32
www.museegranet-aixenprovence.fr

©  Cintas Flores : L'atelier des Lauves; Place de la Mairie
© G. Cambreleng : La montagne Sainte-Victoire

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