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À Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne) : Dans les pas de Sisley

L’église gothique Notre-Dame (13/15e siècle), peinte quatorze fois par Sisley.

Damien Regis
Kiné actualité n° 1406 - 28/05/2015

Entre Île-de-France et Bourgogne, en bordure de la forêt de Fontainebleau, le village médiéval de Moret-sur-Loing conserve jalousement le souvenir d'Alfred Sisley, dans son écrin de verdure et d'eaux vives. Un vrai petit bijou à découvrir à pied.

À cheval sur le cours du Loing, la petite cité créée au 12e siècle a su préserver son caractère médiéval. Le donjon, les remparts, l’église, les portes fortifiées, les anciennes maisons religieuses et les façades ouvragées témoignent du passé royal de Moret-sur-Loing, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Fontainebleau. Tout y est préservé, dans son jus, et se parcourt à pied sans difficulté.
Séduit par les eaux du Loing, dans lesquelles se reflètent les vieux monuments, le peintre Alfred Sisley est venu planter là son chevalet, suivi par de nombreux peintres impressionnistes. Aujourd’hui encore, dès les beaux jours, le site attire une foule d’artistes en herbe. En parcourant les petites rues de Moret, nombreux sont les lieux qui renvoient à Sisley, installé dans la région durant les vingt dernières années de sa vie. En particulier la maison du 19, rue Montmartre où il vécut dix ans, peignit bon nombre de ses chefs-d’œuvre et mourut dans la misère et les souffrances d’un cancer de la gorge en janvier 1999. On peut aussi voir la “maison Napoléon” qui permet de découvrir sa vie et son parcours artistique, ou encore sa sépulture, en l’occurrence un rocher de grès identique à ceux que l’on trouve dans la forêt de Fontainebleau voisine, où il aimait se promener.
Parmi la vingtaine de lieux historiques à visiter, il faut admirer la façade de la galerie dite de François 1er, qui date de 1527 : une fantaisie architecturale élégante richement ornée. Sur la place Royale, on ne peut pas manquer la maison à colombages du Bon Saint-Jacques, très bel édifice du 15e siècle qui abrita longtemps un couvent de sœurs bénédictines.

Le moulin Provencher, site du musée du sucre d'orge. La porte de Bourgogne.

Capitale du sucre d’orge
Moret-sur-Loing est également la capitale du sucre d’orge. Le célèbre bonbon y fut créé en 1638 par Mère Élisabeth, supérieure des Bénédictines du lieu et cousine du poète Jean de La Fontaine. Depuis bientôt quatre siècles, la recette (soigneusement tenue secrète) n’a pas changé. Les sucres d’orge sont toujours fabriqués sur place et un joli musée leur est consacré dans le moulin Provencher. Cette gourmandise possèderait des vertus pour adoucir ou préserver sa voix, aussi Napoléon 1er en consommait-il avant de s’adresser à ses troupes, Sarah Bernhardt avant de monter sur les planches et Jean Jaurès au moment de prononcer ses fameux discours politiques.
Des portes fortifiées (il faut voir celle de Bourgogne avec son système de défense voulu par Philippe Auguste) au donjon (vestiges du château royal), le visiteur musarde jusqu’aux berges accueillantes du Loing. La balade prend une grosse demi-journée, ce qui permet de la conjuguer avec un pique-nique au bord de la rivière, une randonnée en forêt de Fontainebleau ou un petit crochet vers Barbizon, autre village de peintres réputé.

EN SAVOIR PLUS

Office du tourisme :
4 bis, place de Samois
77250 Moret-sur-Loing
Tél. : 01 60 70 41 66
et www.msl-tourisme.fr

© D.R.

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