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Echelles génériques utilisables pour l'évaluation de la maladie de Parkinson : stabilité posturale et déambulation (1ère partie)

Jean-Pierre Bleton
Kinésithér Scient 2013,540:39-40 - 10/02/2013

L’échelle Unified Parkinson’s disease rating scale (UPDRS) [1] s’applique à tous les stades de la maladie de Parkinson (MP). Sa section III ou score moteur est la mieux adaptée pour établir le bilan de la symptomatologie motrice.

Néanmoins, cette échelle spécifique de la MP n’apporte pas toutes les informations nécessaires pour engager le processus de rééducation. Certains items de ce sous-score moteur méritent d’être complétés par une évaluation plus ciblée sur certaines des fonctions évaluées au moyen d’échelles génériques.

La liste suivante des tests proposés n’est pas exhaustive mais donne des exemples de tests réalisables en pratique courante avec peu ou pas de matériel et un temps de passation relativement court. Ces tests complètent l’évaluation clinique analytique (description de la boiterie, des difficultés de préhension, de raideur des amplitudes segmentaires et axiales) qui conserve tout son intérêt dans l’analyse clinique permettant de choisir la stratégie la mieux adaptée à l’état du patient.

L'évaluation de la stabilité posturale

L’item 29 de l’UPDRS moteur permet d’évaluer la stabilité posturale. Ce test peut être complété par :

– le temps maximum d’appui bipodal pratiqué les yeux ouverts et les yeux fermés (avec un maximum de temps 30 secondes) ;
– le temps de maintien de la position semi-tandem (yeux ouverts puis fermés) pied droit en avant, pied gauche en avant ;
– le temps de maintien de la position tandem (yeux ouverts, puis fermés) pied droit en avant, pied gauche en avant ;
– le temps de maintien en appui unipodal sur le pied droit, puis le gauche ;
l’échelle d’équilibre de Berg (Berg balance scale) [2] qui comprend 14 items cotés de 0 à 4, soit un total maximum de 56 et dont le « minimal-detectable-change » est de 5/56 ;
test du lever de la chaise (Timed chair rise) :

- 1er niveau : est capable de se lever d’une chaise sans utiliser les accoudoirs ;
- 2e niveau : temps mis (en secondes) pour se lever 5 fois de suite (Five-times-sit-to-stand test) ;

le Functional reach test qui consiste à mesurer avec une réglette la distance parcourue par l’extrémité du troisième doigt du patient qui, debout, pieds parallèles, le bras à l’horizontale en penchant le plus loin possible vers l’avant [3]. Un test identique, le Lateral reach test, peut être réalisé côté droit et côté gauche. Ces tests de stabilité posturale sont de bons indicateurs du risque de chute.

Bilan de la déambulation et de l'autonomie dans les déplacements

Les difficultés de marche constituent avec le tremblement de repos une des caractéristiques les plus singulières de la MP. Facteur important de handicap, elles méritent une évaluation précise tant au plan qualitatif que quantitatif.

Évaluation qualitative

Elle porte sur l’évaluation analytique de la motricité passive et active des membres inférieurs.

Sur l’analyse des composantes de la boiterie, sans et avec, si nécessaire, les aides de marche, du risque de chute, de l’autonomie, de la possibilité de monter et descendre les escaliers, de prendre les transports en commun, de conduire sa voiture.

Évaluation quantitative de la marche et de l'autonomie dans les déplacements

L’item 30 de l’UPDRS moteur permet d’évaluer la déambulation. Il mérite d’être complété par des échelles non spécifiques.

L’endurance à la marche s’évalue au moyen :

– de la distance de marche estimée avant le besoin de s’asseoir ;
– du temps de marche estimé avant le besoin de s’asseoir  ;
– du nombre de pas par jour évalué au moyen d’un podomètre ;
– de la vitesse de marche évaluée sur une distance référence de 10 m en ligne droite. Pour ce test, le patient s’élance avant la ligne de départ des 10 mètres et s’arrête au-delà pour permettre le calcul d’une vitesse de marche constante. La vitesse de marche est évaluée en m/s pour deux situations différentes : en marche usuelle de confort, et en marche rapide ;
– de l’échelle Handipark, échelle spécifique de la MP qui permet dévaluer les conséquences de la maladie sur l’autonomie dans les déplacements [4].

■ Échelle Handicap Handipark

1- Pas de signes fonctionnels ou signes fonctionnels minimes. Activités professionnelles ou de loisirs normales. Déplacements normaux. Vie domestique autonome.

2- Signes fonctionnels présents peu gênants. Activités professionnelles ou de loisirs normales. Déplacements normaux. Vie domestique autonome.

3- Signes fonctionnels gênants. Activités professionnelles ou de loisirs maintenues sans nécessiter d'adaptation. Déplacements normaux. Vie domestique autonome.

4- Signes fonctionnels gênants. Adaptations nécessaires pour poursuivre les activités professionnelles ou de loisirs. Évite les trajets longs ou habituels. Vie domestique autonome.

5- Signes fonctionnels gênants. Ne peut plus travailler ou effectuer les activités de loisirs habituelles. Évite les trajets longs ou habituels. Vie domestique autonome.

6- Signes fonctionnels gênants. Ne peut plus travailler ou effectuer les activités de loisirs habituelles. Sorties seul limitées au quartier. Vie domestique autonome.

7- Signes fonctionnels gênants. Ne peut plus travailler ou effectuer des activités de loisirs habituelles. Sort le plus souvent accompagné. Autonome au domicile. Vie domestique autonome.

8- Signes fonctionnels gênants. Ne peut plus travailler ou effectuer des activités de loisirs habituelles. Ne sort jamais seul de chez lui. Déplacements limités ou aidés au domicile. Aide partielle mais indispensable pour l'habillage et la toilette.

9- Signes fonctionnels gênants. Ne peut plus travailler ou effectuer des activités de loisirs habituelles. Ne sort jamais seul de chez lui. Aide indispensable pour les déplacements, y compris au domicile. Aide totale indispensable pour l'habillage et la toilette. Aide partielle indispensable pour les repas.

10- Signes fonctionnels gênants. Ne peut plus travailler ou effectuer des activités de loisirs habituelles. Grabataire. Dépendance totale pour tous les actes de la vie domestique (toilette, habillage, repas).

Les tests sont complétés par une analyse des conséquences des doubles tâches sur la marche en notant si le malade est capable de parler sans s’arrêter de marcher (Stop walking when talking) [5].

BIBLIOGRAPHIE

[1] Fahn S, Elton RL, Members of UPDRS Development Committee. Unified Parkinson’s disease rating scale. In: Recent developments in Parkinson’s disease. London: Macmillan Health Care Information, Florham Park Macmillan, 1987, n° 2 : 153-63.
[2] Berg K, Wood-Dauphinee S, Williams JI. The Balance scale: Reliability assessment with elderly residents and patients with an acute stroke. Scand J Rehabil Med 1995;27(1):27-36.
[3] Duncan PW, Weiner DK, Chandler J, Studenski SA. Functional reach: A new clinical measure of balance? J Gerontol Med Sci 1990;45:M192-7.
[4] Ziegler M, De Broucker T, Damier P, Humbert R, Clerson P, Richard-Berthe C. Handipark : un instrument de mesure simple de l’impact de la maladie de Parkinson sur la vie quotidienne. Revue Neurologique 2003;159;8-9:767-74.
[5] Lundin-Olsson L, Nyberg L, Gustafson Y. Attention, frailty, and falls: The effect of a manual task on basic mobility. J Am Geriatr Soc 1998;46:758-61.

 


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