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Congrès de l'ARREP

Jean-Pierre Dentz
Kinésithér Scient 2017,0583:01 - 10/01/2017

Le Comité scientifique de l’ARREP a choisi comme thème du Congrès biennal de 2017 « Le périnée : entre plaisir et douleur ».

Le périnée est une zone corporelle très singulière par son anatomie, sa physiologie mais aussi par sa dualité, carrefour de la fonction évacuatrice et reproductive. C’est une zone très innervée et très vascularisée dont les organes érectiles sont les plus sensibles du corps humain. Cette zone est également très hormono-dépendante, sensible au vieillissement pouvant altérer la sensibilité, la motricité, la statique des organes pelviens.

On peut donner la définition du plaisir suivante : « État affectif agréable, durable, que procure la satisfaction d’un besoin, d’un désir ou l’accomplissement d’une activité gratifiante. ». C’est un pôle fondamental de la vie affective dont le pôle opposé est la douleur.

L’approche psychanalytique définit le plaisir d’organe comme « une activité liée à la satisfaction auto-érotique d’une pulsion qui procure une satisfaction sensuelle. »

L’orgasme, acmé de l’excitation érotique, est précédé par une longue phase d’hypertonicité périnéale suivie d’une brève période d’échappement musculaire, limitée dans le temps, se traduisant par l’éjaculation chez l’homme (6 secondes en moyenne) et pouvant se traduire par des contractions périnéales répétitives mais involontaires chez la femme (20 secondes).

Nous savons que la qualité de l’érection et de l’orgasme est conditionnée par une bonne intégrité neurologique et vasculaire mais il est toutefois difficile d’évaluer la part de l’organique et la part du psychologique.

L’orgasme est-il essentiellement une construction psychologique ?

Des experts vont nous renseigner sur la physiologie de l’orgasme, les pathologies pouvant l’altérer et les thérapeutiques spécifiques comme la rejuvénisation vulvo-vaginale, la chirurgie de la sexualité, la rééducation périnéale.

Les douleurs périnéales sont très fréquentes avec une sémiologie variée. Elles peuvent affecter les trois fonctions urinaire, digestive terminale, sexuelle. Elles sont plus fréquemment féminines.

Parfois iatrogène, comme dans le péri-partum, la chirurgie pelvienne, le traitement radiothérapique, les douleurs peuvent être aussi idiopathiques comme les vulvo-vestibulodynies, le vaginisme, les dyspareunies, la cystite interstitielle ou d’origine psychosomatique.

La douleur obstétricale de l’accouchement est provoquée par des mécanismes anatomiques bien précis pendant la dilatation du col utérin et l’expulsion du fœtus mais n’est pas perçue de la même façon par toutes les femmes. Le seuil de tolérance à la douleur varie selon les personnes, la perception de la douleur est également liée à la fatigue, à la peur et aux expériences passées.

Dans les suites immédiates et tardives de la chirurgie et de la radiothérapie pelviennes, il est parfois observé des douleurs périnéales gênant la sexualité ou la vidange vésicale.

Enfin, de nombreuses et vives douleurs sont dues à des névralgies pudendales.

Les dyspareunies désignent des douleurs génitales persistantes ou récurrentes, ressenties pendant ou après un rapport sexuel, allant parfois jusqu’à rendre impossible la pénétration vaginale.

L’aspect psychologique sera aussi abordé dans le vaginisme, les douleurs périnéo-vulvaires, le rapport au plaisir et la douleur dans la sexualité.

Toutes ces pathologies seront abordées dans le Congrès mais aussi les solutions thérapeutiques adaptées où la rééducation à une place prépondérante par des méthodes innovantes comme le massage neural, l’EMDR et l’ostéopathie.

Les participants pourront aussi confronter leurs expériences en participant à des ateliers interactifs et appréhender tout l’intérêt de la rééducation pelvi-périnéale dans les affections perturbant le plaisir et provoquant la douleur.


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