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Belfort :
Un Territoire de découvertes

Le célèbre Lion du sculpteur Auguste Bartholdi, emblème de la ville.

Frédérique Maupu-Flament
Kiné actualité n° 1496 - 05/07/2017

Son passé et sa géographie particulière ont façonné la personnalité du Territoire de Belfort. Royaume d'histoire à l'importance stratégique durant plusieurs siècles, c'est aussi un écrin de verdure propice à la randonnée.

C’est une enclave minuscule, l’un des plus petits départements de France (à peine plus de 600 km2), entre les ballons des Vosges et le massif du Jura, à quelques kilomètres de la Suisse et de l’Allemagne. Pourquoi “territoire” ? Née en 1871 du Traité de Francfort qui annexait la plus grande partie de l’Alsace et de la Lorraine, la région est constituée par l’extrême sud-ouest du Haut-Rhin que la France conserva alors que le reste devenait allemand. La ville de Belfort avait résisté avec bravoure au siège des troupes germaniques et était francophone, ce qui explique ce rattachement. Avec la perte de l’Alsace et de ses places fortes, elle constituait alors un barrage indispensable contre les invasions. Ce n’est qu’en 1922 que la région devint département français.

L’été de l’histoire

Chaque été, la citadelle est le théâtre d’un festival d’histoire vivante. Cette année, sur le thème “Art et Industrie”, on pourra assister à de nombreuses manifestations.
Les 22-23 juillet, “Aux armes citoyens !” propose la découverte des métiers de rue, tirs de pièce d’artillerie et manœuvres à la fin du 18e siècle. Le 5 août, la projection nocturne d’un documentaire consacré à Kiffin Rockwell permettra de découvrir un pilote américain de l’escadrille Lafayette pendant la 1re Guerre Mondiale. Les 5-6 août, “1917, l’année de tous les changements (1914-1918)”, place aux reconstitutions de l’Armée impériale russe, chorale, mécanisation des campagnes, ateliers, petits commerces. Les 19-20 août, avec “Vive les Alliés (1939 - 1945)”, on partira à la découverte du matériel technique déployé en 1940 par les troupes belligérantes et par les Alliés pour la Libération, autour d’une enquête policière.
Pour en savoir plus : www.belfort-tourisme.com

Un safari en ville
Adossé à la falaise, “terrible en sa fureur” comme l’a décrit son créateur, le sculpteur Bartholdi, le Lion de Belfort est l’emblème de la ville et le symbole de la résistance des troupes belfortaines menées par le colonel Denfert-Rochereau, contre l’armée prussienne durant le siège de 1870-1871. Mais le colosse de grès rose (11 m de haut et 22 de long) n’est pas seul. Partout, 150 effigies du roi des animaux évoquent ce “culte” local.

Un safari urbain propose même une chasse aux lions au fil des façades, des toits et des fontaines. Une formule ludique et originale qui devrait ravir les enfants et les plus grands.

Véritable carrefour stratégique, le Territoire recense une quinzaine de forts, construits pour protéger cette enclave grâce au système défensif du Général Séré de Rivières. Parmi ces constructions, le Fort La Miotte, à Belfort même, et le Fort Dorsner à Giromagny, près de la frontière, méritent une visite. Autre façon de découvrir l’Histoire : le Grand Souterrain de la citadelle, ancien fossé à l’épreuve des bombes qui a servi de casernement lors du siège de 1870. Balisé, animé par des vidéos projections, il se parcourt au rythme d’une impressionnante scénographie de sons et lumières.

Les plus claustrophobes préfèreront découvrir l’ensemble de la citadelle depuis une montgolfière. Une expérience inoubliable qui permet de prendre la mesure des fortifications.

La place d'Armes, avec la cathédrale Saint-Christophe,
et la Citadelle à l'arrière-plan.
La Francovélosuisse,
itinéraire de 40 km entre Belfort
et Porrentruy (Suisse).

À Giromagny, sur les traces du passé minier
Le Territoire de Belfort est également marqué par une riche histoire industrielle. Dès le 16e siècle, la petite ville de Giromagny fut, grâce à l’exploitation d’un sous-sol riche en argent et en cuivre, un important centre minier et une ville plus importante que Belfort, forte de 1 500 habitants, mineurs pour la plupart originaires des régions germaniques. Le sentier des mines qui sillonne la forêt environnante permet de repérer plusieurs galeries anciennes et d’imaginer l’activité intense qui régna en ces lieux.

Randonner dans le Territoire de Belfort ? Un vrai bonheur ! L’adepte de la marche tranquille ou plus sportive n’aura que l’embarras du choix. Dans le Salbert, nom du mont surplombant la ville, on pourra découvrir le Fort Lefèbre ainsi nommé en souvenir du maréchal d’Empire. Au fil du sentier découverte de Bourogne, c’est un cimetière mérovingien qui dévoilera tout son mystère. Près de Saint-Dizier-l’Évêque, le magnifique chemin qui suit les pas du Diable sillonne un paysage sauvage et escarpé d’où on aperçoit le Ballon des Vosges. On pourra y admirer plusieurs chapelles et des paysages romantiques tout droit sortis d’une gravure du 19e siècle.

À l’image de sa personnalité atypique, le Territoire de Belfort a encouragé les modes d’accueil originaux.

Cabanes flottantes aux Grands Reflets, bateaux de Montreux-Château sur le canal du Rhône au Rhin ou nuits à la belle étoile au Golf de Rougemont : de nombreuses formules s’offrent à ceux qui aiment dormir hors des sentiers battus. À Chalétang, entre Vosges du Sud et contreforts du Jura, on pourra même dormir dans une roulotte, une bulle ou une cabane perchée dans les arbres.

© Belfort Tourisme
© Fernant Lienhard
© Philipper Mercier

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