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Formation professionnelle : un nouveau partenariat pour lutter contre les dérives sectaires

Jean-Pierre Gruest
- 17 juillet 2019

La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) et le groupement d'intérêt économique (GIE) D²OF, qui a notamment pour mission d'administrer la plateforme digitale Datadock (qui permet aux organismes de formation de se faire référencer par les financeurs de la formation professionnelle, comme le FIF PL), ont signé le 4 juillet une convention de partenariat. Objectif : mieux prévenir et protéger les usagers contre les dérives sectaires.



Avec plus de 72 000 organismes de formation, le secteur de la formation professionnelle est extrêmement riche et diversifié en France. "Cette pluralité se traduit par une hétérogénéité des pratiques qui, pour certaines, présentent des risques en lien avec le phénomène sectaire", explique Audrey Keysers, secrétaire générale adjointe de la Miviludes. Cette instance a parmi ses missions d'observer et d'analyser le phénomène sectaire, notamment dans le domaine de la santé, de coordonner l'action préventive et répressive des pouvoirs publics à l'encontre des dérives sectaires, et d'informer le public sur les risques et dangers auxquels il est exposé.

Garantir à chaque professionnel une formation de qualité
Depuis plusieurs années, la Miviludes évoque l'évolution du phénomène sectaire qui gagne des secteurs importants comme la santé, l'éducation ou la formation professionnelle. Dans l'édito de son dernier rapport d'activité, son président Serge Blisko explique qu'elle "s'efforce de mettre en évidence le rôle parfois méconnu que jouent les mouvements sectaires dans le secteur de la formation professionnelle". De fait, "dans la diversité des offres ont pu être repérés quelques groupes structurés, des inventeurs de méthodes présentées comme révolutionnaires et aussi quelques formateurs sans scrupules induisant volontairement une forme de dépendance préjudiciable au public de se former", précise Audrey Keysers. Or, depuis la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, promulguée au Journal officiel le 6 septembre, est garantie à chaque individu une autonomie dans ses choix professionnels, et en particulier, dans des actions de développement des compétences. L'usager doit donc pouvoir bénéficier de la meilleure garantie dans le choix des organismes dispensant les formations, en écartant au maximum le risque de dérives sectaires", insiste Audrey Keysers.

La Miviludes et l'Agence nationale du DPC engagées depuis 2017
C'est dans ce contexte qu'Anne Josso, secrétaire générale de la Miviludes, et Stéphanie Lagalle-Baranès, présidente du GIE D²OF ont signé le 4 juillet une convention de partenariat visant à "développer une vigilance commune sur les dérives sectaires dans le secteur de la formation professionnelle". Cette convention définit 2 priorités d'action : "fixer les orientations stratégiques communes entre les 2 partenaires, et mener une réflexion commune afin d'élaborer des outils d'aide au repérage et des conduites à tenir pour les financeurs de la formation pouvant être confrontés à ce sujet dans le cadre de leurs missions".

Pour mémoire, le 30 mai 2017, la Miviludes avait signé avec l'Agence nationale du DPC une convention visant à "préserver le secteur de la formation en santé de l'entrisme potentiel de certains courants à la recherche de caution scientifique". Quant au Fonds interprofessionnel de formation des professionnels libéraux (FIF PL), celui-ci ne prend en charge, depuis le 1er juillet 20418, que les formations dispensées par des organismes référencés Datadock et dont le programme répond aux critères de la profession concernée.

© kokouu/Istock/Getty Images Plus

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