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Une seule santé

Christophe Dauzac
Kinésithér Scient 2021,0628:01 - 05/02/2021

Le concept de bonne santé change parce que le monde a changé. L’activité humaine devient une menace pour la santé et pour les générations futures. Les recherches sur les origines développementales(1) de la santé et des maladies démontrent les effets potentiellement néfastes des atteintes précoces, de la vie fœtale à l’adolescence, sur la santé des individus et sur leurs conditions de vie.

Au carrefour des soins et de la prévention, c’est une approche transversale qui dominera les politiques de santé. Il faut donc désormais intervenir sur les conditions de vie, les facteurs sociaux, économiques et environnementaux pour répondre aux enjeux sanitaires qui s’imposent aux échelons mondial et individuel.

Quelles réponses donner quand la variabilité du climat et les dégradations des écosystèmes naturels entraînent des catastrophes naturelles qui sont responsables de nombreuses maladies et décès ? Quand l’apparition de nouvelles maladies infectieuses est d’un tel niveau qu’il faut déclarer l’urgence de Santé publique à l’échelon mondial ? Quand les maladies non transmissibles (cardio-vasculaires et respiratoires, cancers, diabète) montent en charge, couplées au vieillissement ?

Agir sur les déterminants de santé, les facteurs de risques et les habitudes de vie devrait favoriser la bonne santé du XXIe siècle, si la prise de conscience est mondiale.

Certains facteurs de risques baissent, comme la consommation du tabac, d’autres augmentent comme le surpoids et l’obésité. Les risques de maladies cardio-vasculaires et endocriniennes ne peuvent être vaincus que par la modification des habitudes de vie et la prévention, notamment par une adaptation de la nutrition et la lutte contre la sédentarité par la pratique d’une activité physique, que les kinésithérapeutes savent conseiller.

Nos modes de consommation, par exemple, sont pour une part responsables du développement de certaines pratiques, notamment agroalimentaires et chimiques, et d’autre part irresponsables concernant l’élimination de certains produits ; les résidus de médicaments qui se retrouvent dans les eaux usées traitent à leur manière l’environnement. On se passerait bien de ce service rendu...

L’espérance de vie dans le monde a augmenté de 5 ans entre 2000 et 2015. L’état de santé des Français, lui, est globalement bon(2) et l’espérance de vie y reste l’une des plus élevées au monde. Notre modèle est bon. On n’imaginait peut-être pas suffisamment que l’activité physique, en termes de santé, avait 2 cibles bénéficiaires : l’utilisateur qui, n’utilisant pas sa voiture par exemple, concourait à réduire les émissions de gaz à effet de serre, donc à diminuer les risques liés au réchauffement climatique pour la population.

La santé est un enjeu d’avenir qui impactera le monde. C’est un bien commun ; apportons notre contribution.


(1) Concept DOHaD pour Developmental Origins of Health and Disease.
(2) Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques / Santé publique France.
L'état de santé de la population en France - Rapport 2017.

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