Déserts médicaux : 151 "zones rouges" où les médecins auront une "mission de solidarité obligatoire"

Sophie Conrard (avec APM news)
- 14 juillet 2025
Le ministère de la santé et de la prévention a publié une liste de 151 intercommunalités définies comme des zones particulièrement peu dotées en médecins, où des médecins venus de zones mieux dotées pourront, dès septembre, aller prêter main-forte, sur la base du volontariat.
Les médecins généralistes seront tenus d'assurer dans ces "zones rouges" une présence médicale minimum, en y consacrant 1 ou 2 jours de consultations par mois. Les volontaires pourront prendre un remplaçant pour les jours consacrés à cette mission et percevront une rémunération dont le montant reste à déterminer. Ils accompliront leur mission dans des cabinets existants (par exemple une maison de santé sans médecin) ou dans des locaux que l’ARS et les élus vont s’organiser pour équiper.
Dans la Creuse, l’Yonne, l’Indre, le Cher, le Gers, le Tarn, l’Aude… 151 intercommunalités ont été retenues, à partir d’un indicateur composite mêlant besoins et offre existantes, pour calculer un « cumul des fragilités ». On y trouve pris en compte, pêle-mêle, la densité médicale (inscrite dans un indicateur dénommé « accessibilité potentielle localisée », avec une pondération par rapport au niveau d’activité des professionnels et à l’âge de la population), mais aussi la part de personnes en affection longue durée, le temps de route jusqu’au service d’urgence le plus proche ou encore le niveau de vie des ménages. Découvrez la carte interactive ici
Les ARS ont été concertées en amont, pour établir cette carte. Au total, 2,5 millions d’habitants pourraient être concernés, soit près de 4 % de la population. On est loi de couvrir la totalité des déserts médicaux (les zones en tension couvrent 87 % du pays) mais c'est un premier pas.
L'Île-de-France ne figure pas sur cette carte, alors que dans de très nombreux territoires (en particulier en Seine-Saint Denis), le nombre de médecins généralistes est très insuffisant face aux besoins de soins de la population.