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Qui soignera le mal de dos ?

Christophe Dauzac
Kinésithér Scient 2017,0584:01 - 10/02/2017

– « Docteur j’ai mal au dos ! » ;

– « Si c’est un mal au dos, je vous confie à un éducateur sportif » ; « S’il s’agit d’une lombalgie, le kinésithérapeute fera l’affaire » ; « Je pense que ce n’est qu’une courbature, allez voir un masseur » !

Demain, qui sera qui ? Qui fera quoi ? Le monde et les besoins changent...

La météorologie professionnelle est perturbée ces temps-ci. Des textes récents, un décret et une ordonnance, pourraient avoir l’effet d’un séisme. Le tsunami, qui est à craindre, impactera très certainement l’activité des kinésithérapeutes. Les patients vont se retrouver dans le brouillard. D’une part la prescription d’activités physiques adaptées à des patients en ALD permet à des professionnels du sport d’intervenir dans leur prise en charge. D’autre part un professionnel, ressortissant de l’Union Européenne, ne possédant pas le niveau complet de notre formation, pourrait bénéficier d’un accès partiel à notre profession.

S’intéresser de manière prépondérante à la santé, donc à des groupes de personnes, plutôt qu’au patient, dans le cadre d’une relation unique, ouvre inévitablement la porte à d’autres métiers. L’idéal social pousserait-il nos gouvernants, au travers du prisme de la Santé publique, à répondre coûte que coûte aux besoins des peuples, sans reconnaître ce qui existe déjà ? La kinésithérapie, en France, remplit son rôle depuis 70 ans ! Ne faut-il pas craindre que son rôle clinique ne soit, par ces mesures, relégué au second plan ?

Le rôle des professionnels de santé intervient dans le traitement des pathologies, mais aussi, désormais, dans la promotion de la santé, la prévention des maladies et de leurs conséquences. La dernière définition professionnelle en fait état dès les premières lignes. Protéger, améliorer et surveiller la santé, plutôt que de soigner ? Faire face aux comportements des individus, aux problèmes du vieillissement, investir plus souvent les écoles et les entreprises, créer des réseaux de prévention de chutes seront peut-être nos nouvelles missions.

Les frontières entre États n’existent plus ; entre professionnels de toutes origines, elles deviennent poreuses. La kinésithérapie a pu se considérer comme une profession de santé à part. Elle l’est. Très proche du médecin, très tentée de s’en affranchir. Il lui vaut mieux, selon moi, assumer et démontrer son rôle propre et prouver ce qu’elle réalise plutôt que de regretter l’amputation, aussi douloureuse soit-elle, de champs pas suffisamment investis.

« Mal de dos ou lombalgie » ? Il faut bien sûr faire la part des choses. Le kinésithérapeute sait. S’agissant du mouvement ou de la fonction perturbés, la kinésithérapie doit défendre et revendiquer son « pré carré clinique ». L’approche par pathologie utilise maintenant des méthodes éprouvées et parfois validées. La kinésithérapie clinique sait ce qu’elle doit à la médecine : son approche curative. Ne la négligeons pas.

 

 


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