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UTILISATION DE L'OUTIL SCIENTIFIQUEMENT VALIDE DANS L'EXPERTISE JUDICIAIRE KINÉSITHÉRAPIQUE

Patrick Dubrulle
Kinésithér Scient 2023,0652:13-18 - 10/04/2023

La capacité du masseur-kinésithérapeute à réaliser bilans et évaluations fonctionnelles des plus précises, est maintenant actée , c'est pourquoi, depuis maintenant une quinzaine d'années, le monde judiciaire a cherché à s'attacher ses services en l'intégrant aux experts judiciaires inscrits sur la liste des Cours d'Appel.
L'évolution technologique fulgurante de ces dernières décennies a eu pour conséquence le développement de techniques d'analyse et d'enregistrement du mouvement, d'une incroyable précision (à 1° près) par rapport à la goniométrie classique dont la variabilité (entre 5/10°) a toujours été pointée du doigt.
L'apparition des capteurs inertiels type MEMS (Micro Electronic Mechanical System), a permis au rééducateur d'exceller dans le domaine de l'analyse biomécanique fonctionnelle d'un individu, ce qui est la base de toute procédure d'indemnisation du préjudice corporel. Dès lors, le rapprochement du juriste et de la science par l'intermédiaire du kinésithérapeute était effectif. Mais fallait-il encore que cet outil scientifique soit fiable et présente toutes les garanties de crédibilité et d'objectivité. Cela passait nécessairement par la validation scientifique et sa méthodologie rigoureuse. Rien ne pouvait être scientifiquement mis en avant dans une expertise, sans un niveau de preuve suffisant. Très vite, cela s'est avéré être une condition sine qua non de l'utilisation de l'outil scientifique dans l'expertise judiciaire.
Mais ce n'était pas sans susciter de nombreuses interrogations : qui de la science et du droit aurait la primauté sur l'autre, quand bien même l'un l'emporterait sur l'autre ? La science peut-elle influer le droit, au point de créer de nouvelles normes ? La preuve scientifique issue des connaissances acquises en est-elle une pour le juriste ? Toujours est-il que ce travail a permis, non seulement d'établir l'impérieuse nécessité de n'utiliser l'outil scientifique que s'il a préalablement été validé, mais a également, à travers l'expertise en kinésithérapie, ouvert des pistes de réflexions sur les relations parfois tumultueuses de la science et du droit.



USE OF THE SCIENTIFICALLY VALID TOOL IN PHYSIOTHERAPY JUDICIAL EXPERTISE
Physiotherapist's capacity carried out assessments and functional evaluations of most pointed, is now recorded. To this is why for now about fifteen years, the world legal has sought to stick its services by integrating into the legal expert registered on the official Court of Justice's lists.
The fulgurating technological change of these decades had as a consequence development of techniques of analysis and recording of the human movement of an incredible precision (except for 1°) compared to classical goniometry of which variability (between 5/10°) was always criticized. The appearance of inertial sensors standard MEMS, made it possible to physiotherapist to excel in the field of the functional biomechanical human analysis, which is the base of any procedure of compensation for the body damage. Consequently, the bringing together of the lawyer and science via physiotherapist was effective. But, it was necessary still that this tools scientist is reliable and presents all warranties of credibility and objectivity. That necessary passed by the scientific validation and its rigorous methodology. Nothing could be scientifically proposed in an expert testimony without a reasonable level of evidence. Very quickly, that proved to be a sine qua non indispensable condition of the use of the scientific tool in the legal competence.
But, it wasn't without causing many questions: Woof science and the right would have primacy on the other, when well even one would override the other? Can science influence the right to point to create new standards? Is the scientific proof resulting from knowledge acquired in is for the lawyer? Always, it's that this work allowed, not only establishing the pressing need for using the scientific tool only if it before hand were validated but also has, through expert testimony in physiotherapy, opened lines of thinking on the sometimes tumultuous relations of science and the right.


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