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La BPCO encore sous traitée

SANTÉ 0
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Christine Fallet
Kiné actualité n° 1562 - 26/03/2020

La bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie souvent silencieuse au début, mais qui peut évoluer vers un handicap majeur. Des traitements existent à chaque stade.



La BPCO touche près de 3,5 millions de personnes en France et est responsable de 17 000 décès chaque année. Elle demeure encore méconnue, sous-diagnostiquée (2/3 des cas ne sont pas diagnostiqués !) et sous-traitée. La cause principale, dans 90 % des cas, est le tabagisme. Les autres causes sont professionnelles. Souvent, les malades ignorent ou banalisent les symptômes initiaux, notamment l’essoufflement, qui va en augmentant de manière insidieuse.

La prise en charge de la BPCO est plurifactorielle, associant sevrage tabagique, traitements médicamenteux, réhabilitation respiratoire, activité physique et oxygénothérapie aux stades évolués.

Les vaccinations contre la grippe et le pneumocoque sont indispensables.

Le traitement a pour objectif d’améliorer la fonction respiratoire, de limiter le risque de survenue d’exacerbations et l’évolution vers l’insuffisance respiratoire.

Bronchodilatateurs à courte ou longue durée d’action
Les bronchodilateurs sont la base du traitement médicamenteux. On distingue 2 grandes catégories : les bêta-2 stimulants et les anticholinergiques. Ils peuvent être d’action rapide ou prolongée.

Les bronchodilatateurs à courte durée d’action sont utilisés par voie inhalée pour soulager rapidement la gêne respiratoire, à la demande, en cas d’aggravation.

Les bronchodilatateurs à longue durée d’action sont utilisés en traitement de fond, continu. Ils sont prescrits lorsque l’essoufflement persiste malgré l’utilisation d’un bronchodilatateur d’action rapide plusieurs fois par jour. Ils sont administrés de préférence par voie inhalée.

Des associations de bronchodilatateurs d’action prolongée (un bronchodilatateur bêta-2 stimulant et un bronchodilatateur anticholinergique) peuvent être proposées chez des patients insuffisamment soulagés par un bronchodilatateur d’action prolongée utilisé seul.

Des corticoïdes en plus, en cas de sévérité
Il existe également des associations de corticoïdes et de bronchodilatateurs par voie inhalée.

Les corticoïdes inhalés sont destinés à diminuer l’inflammation des bronches. Ils sont utilisés uniquement en association à des bronchodilatateurs de longue durée d’action. Ces associations ne sont prescrites que chez les patients ayant une bronchite chronique sévère.

Dans les cas plus graves, il existe depuis peu des associations contenant 1 corticoïde et 2 bronchodilatateurs (un bronchodilatateur bêta-2 agoniste d’action prolongée et un bronchodilatateur anti-cholinergique). Ces triples associations limitent ainsi le nombre de prises.

Enfin, la réhabilitation respiratoire est essentielle pour permettre au patient de s’entraîner de nouveau à l’effort. Le kinésithérapeute est chargé de cet entraînement musculaire.

Par Christine Fallet, pharmacien

© SIphotography/iStock / Getty Images Plus

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