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Les paramédicaux libéraux demandent à pouvoir travailler de nouveau

Sophie Conrard
- 17 avril 2020

Six organisations syndicales de paramédicaux, représentants 5 professions (podologues, masseurs-kinésithérapeutes, orthoptistes, orthophonistes et audioprothésistes), ont demandé à pouvoir reprendre leur activité, dans une lettre envoyée mardi au ministre de la Santé, Olivier Véran, et au directeur général de la santé (DGS), Jérôme Salomon.



Pour cela, ils demandent à que la liste des professionnels en droit d’obtenir des masques de protection soit "modifiée" pour inclure leurs professionnels. Car à ce jour, ces professions ne font pas partie des "professionnels en droit d'obtenir des masques de protection" et, selon leurs syndicats, elles ne disposent "pas de moyen de désinfection suffisant".

Les organisations syndicales signataires de ce courrier sont la Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs (FFMKR), la Fédération nationale des podologues (FNP), la Fédération nationale des orthophonistes (FNO), le Syndicat national autonome des orthoptistes (Snao), l'Union nationale des syndicats de masseurs-kinésithérapeutes libéraux (UNSMKL) et le Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf).

Les cabinets sont fermés depuis la diffusion d'une note de la DGS datée du 14 mars, qui demandait que "les patients les plus fragiles, et notamment les plus de 70 ans, devant restreindre drastiquement leurs interactions sociales, certains professionnels (pédicures-podologues, orthophonistes, orthoptistes, audioprothésistes, masseurs-kinésithérapeutes) reportent les soins non urgents pour ces personnes afin d’éviter les sorties, les salles d’attente".

Ces professions ne faisant pas partie des "professionnels en droit d'obtenir des masques de protection", elles ne disposent "pas de moyen de désinfection suffisant", c'est pourquoi certaines organisations professionnelles (comme le CNOMK) avaient demandé mi-mars "à leurs collègues de cesser immédiatement leur exercice pour toutes les catégories de patients, de fermer leurs cabinets et, pour certains seulement, de ne se consacrer qu’aux seules urgences".

Un risque sanitaire pour les patients, financier pour les cabinets
"L'arrêt quasi total" de ces professionnels libéraux "depuis 4 semaines" fait "courir un risque non négligeable de fermeture future de nombreux cabinets", assurent les syndicats dans leur courrier.

Auditionné mardi par la commission des affaires sociales du Sénat, Nicolas Revel a annoncé que les mesures d'accompagnement financier des professionnels de santé libéraux, actuellement en cours de concertation avec l'assurance maladie, seront mises en œuvre par voie d'ordonnance (nous vous en parlerons demain sur www.kineactu.com).

Les 6 syndicats assurent également que cette fermeture "fait surtout courir un risque sanitaire important aux patients en rupture des soins depuis des semaines". Selon eux, "une reprise de l’activité libérale doit être envisagée et mise en œuvre le plus rapidement possible". Cela "doit passer par l’équipement de tous les professionnels de santé libéraux en moyens de protection et de désinfection, ce qui permettra de reprendre au plus vite les soins auprès des patients touchés ou non par le Covid-19 (dont les populations dites fragiles) et éviter, ainsi, une aggravation majeure de la situation sanitaire nationale par augmentation de pertes de chance au sein de la population".

À noter qu'en Île-de-France, l'ARS a autorisé cette semaine les masseurs-kinésithérapeutes à reprendre les soins en Ehpad.

(avec APMnews)

© LSOphoto/Istock/Getty /Images Plus

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