Se former, s'informer, s'entourer...

Les affirmations de chaque jour changent tous les jours

Christophe Dauzac
Kinésithér Scient 2020,0622:01 - 05/07/2020

En trois mois, les avancées de la biologie, de l’immunologie ont dépassé ce qui était attendu, elles étaient presque quotidiennes. La population a vécu cela en direct, submergée par des vagues successives d’informations, difficiles à filtrer mais captant son attention et suscitant sa curiosité.

L’exigence de santé de la population augmentait de manière exponentielle avec celle du nombre des morts du coronavirus. « Il ne serait pas éthique de ne rien tenter. ». Les recherches sur les molécules, sur la modulation de l’immunité se sont développées en Europe et dans le monde. Des études cliniques et des essais thérapeutiques, toujours en cours, essayent de déterminer les médicaments, les associations de médicaments et les stratégies qui sauveront des malades.

Les avis des scientifiques et des médecins étaient parfois peu suivis avant cette crise sanitaire. Rappelons-nous des « anti-vaccins » contre la rougeole, prônant la liberté face au risque et à l’immunité. Depuis mars, au contraire, leur parole était attendue et a occupé largement l’espace médiatique. Des infectiologues, des virologues, des épidémiologistes ainsi que des réanimateurs ont tenté d’expliquer, tout en essayant de comprendre, un phénomène sans précédent. Leurs doutes, leurs oppositions voire même leurs approximations ont été mises au grand jour. L’incertitude scientifique, par nature contre intuitive, ne va pas toujours dans le sens de ce que la population a envie de croire. Elle n’est pas la plus à même à éclairer la population, qui a besoin de confiance pour adhérer aux décisions prises par le politique.

100 jours n’auront pas suffi pour que le coronavirus abdique. Les méthodes de la connaissance scientifique demandent du temps. En attendant, gérons le risque et qu’on nous laisse faire notre métier.

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